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Photo du rédacteurAmelie Martel

Le Consentement, ça Marche Aussi avec Pitou


Vous permettriez-vous de toucher une personne sans son consentement? Est-ce que vous trouveriez amusant que quelqu'un fasse des attouchements à une personne qui clairement ne les apprécie pas?

Bien sûr que non!

Et maintenant, si on parle des chiens... Avez-vous déjà touché un chien sans demander sa permission?

Je ne parle pas simplement de demander à l'humain qui l'accompagne si on peut le faire, mais de demander à pitou comme tel si ça lui tente. Avez-vous aimé ou partagé des vidéos où on y voit des animaux détester les manipulations qu'ils subissent?

C'est justement en visionnant des vidéos sur les réseaux sociaux où on voyait des chiens se faire

toucher de manière inadéquate et sans aucune considération pour leur consentement, simplement pour

épater la galerie et avoir des vues, que j'ai eu envie d'écrire ces quelques lignes. Non seulement les

vidéos étaient très problématiques, mais les "likes" me perturbaient tout autant...

Ce texte n'est qu'un court billet afin d'être partagé à votre entourage si ce dernier résonne pour vous, le

tout sans prétendre être une thèse exhaustive de la question.


Comment respecter Pitou ?


Il est clair que le chien est un être vivant doué de sensibilité. Il vit des émotions et peut vouloir ou non

initier des interactions, comme vous et moi. Pourquoi le fait d'être un chien le rendrait soudainement

obligé d'aimer tout le monde ou de se faire tripoter n'importe comment? Rien. Pourtant, si on regarde

l'état actuel des choses, ce concept est parfois oublié. Cela rend des chiens très malheureux et dans

d'autres cas, cause des morsures tout à fait évitables. Forcer nos chiens perpétuellement à vivre des

situations qui les rendent inconfortables peut avoir des répercussions néfastes à court, moyen et à long

terme.

L'un des principes importants est de s'éduquer sur le langage des êtres qui partagent nos vies afin de

déceler leurs signaux d'inconforts. Plusieurs personnes savent reconnaître que le chien qui grogne ou

"snap" n'est pas content, mais qu'en est-il des signaux plus subtils? Comment agir adéquatement si on

ne sait même pas reconnaître un chien qui nous dit qu'il n'est pas intéressé ?

Il est aussi primordial d'apprendre ce langage en très jeune âge aux enfants de notre entourage afin

qu'ils sachent que le chien a le droit de dire non et comment il le fait. Plusieurs belles illustrations

existent pour leur apprendre à déceler un chien qui est inconfortable dans une situation comme celle-ci:



Le test de consentement


Puis, il faut comprendre et accepter que le chien ait le droit de changer d'idée au fil de celle-ci, tout

comme nous quand on est sur une "date"!

Par exemple, un chien peut avoir envie de venir dire bonjour à un étranger, de se laisser caresser dans

le cou, mais ne pas vouloir se faire toucher très longtemps ou encore ne pas désirer se faire manipuler à

d'autres endroits sur son corps. Pensez-y, il est possible que ce soit acceptable ou agréable pour vous

de vous faire saluer par quelqu'un dans le bus, mais pas de vous faire toucher la main par ce dernier ou qu'il vous suive partout. Bref, la meilleure manière de savoir si un chien veut avoir une interaction avec nous repose sur les notions de choix et de consentement.

Une bonne technique pour initier un contact est d'appeler le chien à venir à nous plutôt que de tendre sa main et d'aller dans sa bulle (alors que ça ne lui tente peut-être vraiment pas de nous recevoir). Puis, si l'animal vient volontairement, on devrait tout d'abord le laisser nous sentir. Cette méthode donne

entièrement le choix à l'animal d'engager dans l'interaction ou non. Voici encore une belle illustration

pour expliquer le tout aux jeunes (et moins jeunes) :


Si le premier contact est positif et que le chien démontre un langage corporel détendu ou joyeux (c'est

un bon signe si le chien ressemble à du Jell-O!), on peut alors initier un test de consentement pour le

toucher. L'idée est de caresser les endroits moins invasifs pendant quelques secondes (par exemple le poitrail et le cou plutôt que de lui tapoter le dessus de la tête ou de lui flatter l'arrière-train) et de lui donner ensuite une pause pour observer sa réaction. La magie du consentement viendra de la réponse de l'animal pendant ce temps d'arrêt. M'indique-t-il en vouloir plus par exemple en faisant un transfert de poids vers moi pour se coller ou en profite-t-il pour quitter rapidement et se secouer parce que ce moment a été stressant pour lui?

Une fois cette information acquise, on peut ajuster nos interactions avec l'animal. Par exemple, on peut

augmenter progressivement la durée de la séance de câlin pour le chien qui les apprécie ou encore

donner de l'espace à l'animal qui ne les apprécie pas beaucoup.



Peut-on rendre pitou un peu plus enclin à se faire toucher?


Oui!

Tout d'abord, soyons clairs, un chien n'est pas obligé d'adorer se faire toucher partout par n'importe qui

pour fonctionner dans la société. Par contre, certaines formes de toucher seront essentielles pour qu'il

vive une vie épanouie et en santé. Par exemple, il devra se faire toucher pour attacher sa laisser afin de

le sortir dehors, pour se faire tailler les griffes ou pour accepter un examen vétérinaire de routine sans

paniquer. En effet, la notion de consentement est même valide lors des visites au vétérinaire. Pitou n'a

peut-être pas du tout envie de se faire toucher par cet étranger en sarrau, malgré le diplôme au mur et le stéthoscope au cou. Pour lui, ces éléments ne sont pas un "passe-droit". Alors si pitou n'est pas outillé pour vivre cette situation, il se peut que ce soit très traumatisant pour lui et qu'il y réagisse mal.

La première étape pour outiller votre chien est la socialisation en jeune âge. Cette période a un impact

majeur sur son développement et sur la manière dont il percevra le monde qui l'entoure. Si vous avez un

chiot dans votre entourage, le socialiser adéquatement est la meilleure première étape pour le rendre

plus social et lui permettre de créer des associations positives avec les manipulations en général.

Puis, la désensibilisation et le contre-conditionnement peuvent également aider des chiens qui

n'apprécient pas à la base le toucher à l'apprécier davantage.


Dans les deux cas, je recommande toujours de consulter un éducateur certifié pour vous aider, car on

retrouve malheureusement autant de bonnes que de mauvaises informations sur le net de nos jours.


 

Étant passionnée des animaux depuis sa tendre enfance et désirant s’impliquer dans sa communauté bénévolement pendant ses études universitaires en droit, Amélie a intégré l’équipe des promeneurs de chiens de la SPCA de Montréal en 2011. C’est toutefois suite à l’adoption d’un chien ayant plusieurs particularités comportementales que son intérêt pour la psychologie animale, l’entraînement et la modification comportementale se sont manifestés de manière plus concrète. Désireuse d’approfondir ses connaissances et de les maintenir à jour, Amélie a cumulé plusieurs formations théoriques au fil des ans dans le domaine du comportement animal. Elle a également acquis une très forte expérience pratique, principalement avec des chiens et chats de refuges ayant des particularités comportementales comme bénévole et famille d’accueil auprès de diverses organisations. Elle a aussi obtenu la certification CPDT-KA du Certification Council for Professional Dog Trainers en 2021. Après avoir complété sa formation d’avocate, Amélie a aussi travaillé comme inspectrice et constable spécial au Département des enquêtes et inspections de la SPCA de Montréal de 2015 à 2018. Dans ce rôle, elle a acquis des connaissances importantes en matière de législation entourant le bien-être animal et une expérience terrain impressionnante dans des contextes très variés avec une multitude d’espèces animales. Elle s’est par la suite dirigée vers la gestion de l’organisation comme Directrice du bien-être animal depuis 2018.



 

Sources et informations:


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